Rafael est un habitant de Morgantown, pas vraiment une ville, juste une petite communauté qui vit des vols effectués dans la décharge avoisinante. Pas d’électricité, pas d’eau, plus rien que ces habitants qui survivent en s’imbibant d’alcool, quand il y en a. Rafael, illettré et alcoolique, a une femme, trois enfants et aucun avenir. Alors le jeune homme accepte un boulot qui pourra leur assurer - croit-il naïvement - la sortie de la misère. Un boulot grassement payé : 30 000 dollars. Un boulot qui n’a pas de prix à vrai dire car pour sauver sa famille, Rafael vend sa vie. Un bien lourd sacrifice mais Rafael a fait son choix et tente alors de vivre intensément les derniers jours qu’il lui reste entre rires de ses enfants, instants de bonheur amoureux avec sa femme et énorme dinde à partager avec la communauté affamée.
Un roman coup de poing, dur et sans concessions. On se prend à espérer à chaque rebondissement que le destin épargnera cet homme bon qui a choisi le sacrifice. Et on assiste impassible à l'arnaque cruelle dont Rafael est le jeu et à ces derniers jours teintés d’amour, jusqu’à l’inéluctable.
Rafael, derniers jours de Gregory Mac Donald (traduit de l’américain par Jean-François Merle). Editions 10/18 (2005).
L’avis de Laure… qui m’a donné envie de le découvrir. Merci !