Humeur ciblée
Je crois que je vais être obligée de ranger ma langue de vipère car, encore une fois, grâce au présentoir de nouveautés de ma médiathèque, j’ai passé un très agréable moment. Pour clore le débat, je vais exposer ici mes griefs contre notre belle et grande institution dionysienne qui porte le nom – à mon avis – pompeux de « Maison de la Communication » (qui fête d’ailleurs ses 10 ans cette année) ou encore « Médiathèque François Mitterrand » (oui, elle a deux noms, va savoir pourquoi !). Après c’est promis, je n’en dirai plus de mal dans ce blog… sauf s’ils me provoquent !
Je me limiterai à la section adulte car c’est celle que je fréquente le plus régulièrement. En plus, je reconnais bien volontiers que la section jeunesse est très sympathique, bien agencée et surtout bien fournie ! Le personnel y est aussi un peu plus souriant que celui de l’étage du dessus (ma fameuse section adulte), ce qui n’est pas bien compliqué. Arrivé à la section adultes, il faut surtout éviter de demander un renseignement aux dames derrière les comptoirs. On pourrait les déranger en pleine lecture du dernier Gala (je n’invente rien, je l’ai vu) ou encore dans la narration du dernier week-end (oui c’était le mariage, la communion, le baptême ou que sais-je encore de quelque proche). Mieux, parfois, on les dérange juste dans une réflexion qui paraît intense (vous savez celle où le regard frise le vide incommensurable). Au mieux, vous avez à peine droit à un bonjour quand ce n’est pas un profond soupir d’agacement. Alors je comprends bien que je me pointe le samedi, ce qui signifie donc que je n’ai que ça à faire alors que ces charmantes dames n’ont pas le loisir de connaître ce qu’est un vrai week-end (ben j’en profite, j’ai bossé 5 ans dans le commerce, commerce dans lequel elles venaient d’ailleurs se servir puisque la librairie avait à l’époque le marché de cette médiathèque). Certes, c’est pas cool de bosser le samedi, OK je passe. Ceci dit, je suis une lectrice de médiathèque pas trop inquiquinante puisque j’arrive avec mon petit carnet tout plein de titres et que je cherche comme une grande entre rayonnages et consultations de la base de données informatisée en libre accès. Laquelle base de donnée prend un malin plaisir à me répondre très souvent : « article non disponible ». Malgré tout, quitte à y passer des heures, j’arrive toujours à ressortir de cette Maison de la Communication avec quelques bonnes choses sous le bras. Du coup, heureusement que je ne bosse pas le samedi car l’aventure peut vraiment être longue, le fond de la médiathèque étant très discutable. Une anecdote pourtant m’a toutefois confortée dans l’idée que je ne demanderai plus de renseignements à ces zélées employées : l’ordinateur en libre accès étant hors d’usage (pendant plusieurs mois), je n’ai pu faire autrement que de demander avec mon plus grand sourire (suis polie moi et puis j’ai rien contre elles !) : « Bonjour, je cherche un livre sur Baudelaire écrit par Jean-Paul Sartre, une biographie parue chez Folio Essais (voyez j’y mets du mien !) »
« Ca s’appelle comment ? »
« Baudelaire »
« C’est de qui ? »
« Jean-Paul Sartre »
Là, elle se dit qu’elle va être obligée de tapoter sur son clavier pour accéder à ma requête et commence à jeter des coups d’œil par-dessus son épaule, à la recherche d’une collègue peut être plus aguerrie en informatique. Pourtant, la personne à qui je me suis adressée n’est pas une stagiaire mais bien quelqu’un qui travaille là depuis des années. Bref, elle commence à taper « Sartre » et ne trouve rien. Mon « Baudelaire » passe encore mais aucun titre de cet auteur. Une collègue vient à son secours lorsqu’elle lui demande « Sartre, ça s’écrit S A R T H… » Nous l’interrompons toutes les deux d’un même élan en lui donnant l’orhthographe correcte.
J’avoue, j’ai bien au envie de répondre, « Non ça c’est les rillettes ! » mais j’ai ravalé ma bile… ajoutée à ma déception car le livre ne fait pas partie du fond de la médiathèque.
Alors il ne me reste peut-être qu’une solution : aller m’installer dans la Sarthe entre l’ombre des jardins d’Hélène et les rayonnages de la médiathèque où officie avec brio et générosité Laure.