L'homme qui marchait avec une balle dans la tête
Jean-Pierre est le fils d’une modeste famille italienne, émigrée à Paris. Petit frère de Mylène, jeune femme droite et honnête et de Virgile, affectueux attardé mental, Jean-Pierre déborde de vie. Sportif, il a besoin d’aventures. Aventures qu’il découvrira bien vite aux côtés de fréquentations pas toujours recommandables. De petits braquages en gros coups, Jean-Pierre devient gangster. La mitraillette cachée au fond du sac de sport, il découvre l’amour des femmes et celui de l’argent facile. Et c’est cette vie qu’il raconte : la préparation des braquages, l’argent dont on ne sait plus que faire et les incarcérations. A la suite d’un gros coup (le dernier ?) et d’un malheureux concours de circonstances (les attentats de la rue de Rennes) Jean-Pierre prend une balle dans la tête. Il survit miraculeusement et réapprend à vivre en prison. Une volonté de fer le maintient en vie mais son monde s’effondre à nouveau lorsque sa mère – une femme dont la joie a inondé son enfance – meurt. Une évasion et un amour plus tard, il est de nouveau repris. Sa peine purgée, il est de retour à la vie, la vraie, celle qu’il ne reconnaît plus. La vie honnête l’effraie bien un peu mais il arrivera malgré tout à composer et à s’y faire une vie paisible, mais marquée à jamais.
Balançant entre gravité et loufoquerie, le premier roman de Philippe Pollet-Villard est une réussite. Jean-Pierre nous livre, à travers plus de trente ans de vie tortueuse, sa vision du monde. Le petit morceau de plomb logé dans son cerveau lui ouvre les portes d’une philosophie comique toute personnelle. Personnage attachant, JP n’est jamais tout à fait à sa place et l’on a envie de lui crier constamment : « Non, pas par là ! Arrête-toi avant qu’il ne soit trop tard ! ». Avec cette épopée tragi-comique d’un gangster illuminé, Philippe Pollet-Villard est devenu un auteur à placer sous haute surveillance.