Côté ciné: Etreintes brisées

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Avant il s’appelait Mateo Blanco. Aujourd’hui, il se fait plus appeler que par son pseudonyme Harry Caine. Mateo, c’est la vie d’avant, celle où il voyait, celle où il aimait d’un amour fou, Lena. Sans la vue et sans Lena, Mateo n’est plus qu’Harry. Il ne réalise plus de films mais continue à en écrire et mène une vie épanouie. De Lena et de sa vie d’avant, il ne parle pas. Son amie fidèle et directrice de production Judith semble, elle aussi, entretenir le mystère et le secret autour de cette histoire. Mais le jour où Harry décide de parler à Diego, le fils de Judith, les masques se craquèlent, les trahisons sont mises à jour et l’amour révèle ce qu’il a de plus fou.

Un nouvel opus d’Almodovar, on l’attend toujours avec un brin d’impatience – celui-ci ne déroge donc pas à la règle. Superbe casting – le réalisateur espagnol sait faire briller même les plus petits rôles -, photo magnifique, caméra hautement maîtrisée, joli hommage aux classiques américains, clins d’œil à Audrey Hepburn, Marilyn Monroe ou Alfred Hitchcock. Il  y a tout cela dans « Etreintes brisées ». Et pourtant, il lui manque un petit supplément d’âme, le petit truc indéfinissable qui habite le cinéma d’Almodovar et laisse sa trace encore longtemps en nous. Un beau film et une mise en abyme réussie auxquels il manque cependant un peu de la causticité, du « politiquement incorrect » auxquels Pedro Almodovar nous a habitués.

 

"Etreintes brisées" de Pedro Almodovar avec Penelope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar… (2009)

 

 

 

 

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