Quand souffle le vent du nord
C’est par erreur qu’Emmi adresse ses premiers mails à Léo. C’est par jeu qu’ils continuent à s’écrire. C’est par amour que leur correspondance s’étoffe, dévoilant peu à peu ceux qui se cachent derrière les écrans. Un amour porté par le fantasme de l’autre, un amour épistolaire où se disent peut-être plus de choses que dans les amours traditionnelles. Un amour qui ne craint pas le jugement mais qui détruit aussi petit à petit les vies, les vraies. On se cherche, on se perd, on se rabroue, on se teste, on boude pour mieux se retrouver : ainsi va la relation « électronique » de Léo et Emmi.
Soyons honnêtes, ce n’est peut-être pas le roman de l’année mais il a beaucoup beaucoup de charme. Pour tous celles et ceux qui, comme moi, aiment le roman épistolaire, c’est LE bon roman pour les vacances. N’y cherchez pas la plume lyrique de Goethe ou celle délicieuse et perverse de Choderlos de Laclos mais justement, c’est un roman qui colle bien avec son temps. Car la correspondance par mails est faite de longs écrits comme de petites phrases, d’échanges parfois nombreux au cours d’une même journée, d’impatiences mal contenues. Parce qu’aujourd’hui tout va vite et que l’on sait de moins en moins patienter et tout cela est bien transcrit dans le roman. Et puis pour les grandes amoureuses (oui oui j’en fais partie et n’en ai même pas honte !), il y a les tâtonnements de l’amour naissant, l’attachement, la passion. Bref une vraie histoire d’amour. Et finalement l’envie aussi de le faire lire aux copines (ou/et aux amoureux électroniques… ben oui !)
Quand souffle le vent du Nord de Daniel Glattauer (traduit de l’allemand par Anne-Sophie Anglaret). Editions Grasset/ 2010.