Le club des incorrigibles optimistes
A la toute fin des années 50, Michel est au début de son adolescence ; il fréquente le lycée Henri IV sans grande conviction et passe ses après-midi au Balto à jouer au baby-foot, matière dans laquelle il excelle bien plus qu’en mathématiques. C’est dans ce café qu’il fait la connaissance des membres du Club des incorrigibles optimistes : des réfugiés de Russie et autres pays de l’Est pour la plupart, férus d’échecs. Dans ce monde à part, Michel va lier des amitiés, découvrir des vies brisées, apprendre aussi la désillusion et les idéaux ébranlés. Des vies marquées par l’exil quand les petits boulots de veilleurs de nuit ou de chauffeurs de taxi ont remplacé les vocations de médecin ou de pilote. Au Balto, Michel croisera aussi Sartre et Kessel, bienfaiteurs des membres de ce club vraiment atypique. En dehors du club, Michel doit affronter la vie et ses épreuves, de celles qui font parfois grandir trop vite : des parents qui se séparent, un frère qui s’engage et déserte, une amie qui disparaît, la guerre dans une Algérie qui n’est pas si lointaine… Mais Michel a aussi ses mondes à lui : l’amour de la littérature et une passion naissante pour la photographie.
Malgré une histoire et même des histoires intéressantes, Le Club des incorrigibles optimistes ne me laissera hélas pas de grands souvenirs de lecture. Et pourtant, je les ai trouvés attachants ces réfugiés ; j’ai aimé découvrir leurs vies d’avant l’exil, leurs tentatives d’être au monde dans cette France qu’ils ont parfois choisie, leurs désillusions aussi et pour d’autres leur foi à toute épreuve dans le communisme, leurs querelles, leur indéfectible amitié. Mais je ne sais pas, quelque chose m’a manqué pour en faire à mes yeux un roman qui se savoure avec gourmandise et qui vous habite véritablement. Je me suis parfois ennuyée avec Michel sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi. L’impression parfois de tourner en rond dans son histoire qui s’enlise et me laisse finalement assez indifférente. Si ce n’est pas un coup de cœur pour moi, Le Club des incorrigibles optimistes reste tout de même un roman intéressant parce qu’il foisonne d’histoires qui mêlent destins personnels et grande Histoire.
Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guénassia. Editions Albin Lichel (2009) – Prix Goncourt des Lycéens
Lu dans le cadre du challenge « Les coups de cœur de la blogosphère » organisé par Theoma, Le club des incorrigibles optimistes était le coup de cœur de Catherine. Son avis, ici.