Danse & théâtre: Faut qu'on parle ! (cie Hors Série)

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Présentation (extrait texte Kabardock) :

« Sur scène, Hamid débarque avec sa cité, celle des Aubiers. Faut qu’on parle ! est un manifeste, rageur, d’un homme pris entre deux mondes, la France et l’Algérie d’abord et au-delà, la cité et l’intégration rêvée. Hamid Ben Mahi prend le hip hop comme expression fondamentale.Nécessaire pour contrer la fatalité, essentiel à la création et à l’évasion.

Hamid Ben Mahi, en donnant la parole à la danse hip-hop, la met en crise par la force des choses. Lui se préoccupe de mémoire. Celle des émigrés. »

 

Mon avis:

Dans un appartement, un homme danse et se souvient de son enfance : sa naissance en France, son exil forcé en Algérie, le pays de ses parents, son retour à Bordeaux, sa vie dans la cité des Aubiers. Un homme danse et se livre : la sensation d’être différent tout le temps, les mots que l’on ne comprend pas à sept ans « rentre chez toi ! ». Mais rentrer où ? Un homme danse seul mais ils sont nombreux à hanter le plateau : les potes toujours vivants et ceux morts trop tôt, les profs, les videurs de boîte de nuit, les patrons, la famille. Un homme danse et se met à nu livrant les blessures, les petits bonheurs, les douleurs. Un homme danse pour se souvenir, lui qui avait appris à danser pour oublier les humiliations, pour combler l’ennui, pour être au monde quand on ne cesse de lui répéter qu’il n’est pas à sa place.

A travers son histoire, Hamid Ben Mahi raconte celle de sa cité, celles des cités et de leurs habitants, l’histoire de l’immigration, celle de ce racisme qu’on tait, qu’on ne voit plus.

Servi par la somptueuse mise en scène de Guy Alloucherie, Faut qu’on parle ! met le doigt là où ça fait mal dans un spectacle où se mêlent danse et parole pour dire les violences rentrées qui explosent parfois, la démagogie des pouvoirs en place, les échines qui se plient, la misère sociale, les petites et les grandes victoires, la rage, l’envie et le droit de ne plus être montré du doigt. Voir Faut qu’on parle ! c’est accepter d’interroger le monde, nos comportements, de mettre un coup de pied dans les consensus d’un racisme que sans honte certains nomment « ordinaire ».

N.B: si la vidéo ne montre qu'un extrait dansé, le texte est largement présent dans cette création qui est à la frontière de la danse et du théâtre.

 

Faut qu'on parle! Création pour le Festival d’Avignon 2006

Conception et Textes : Hamid Ben Mahi et Guy Alloucherie  - Mise en scène : Guy Alloucherie - Chorégraphie : Hamid Ben Mahi - Dramaturgie, vidéo : Martine Cendre- Assistant et conseil artistique : Hassan Razak - Scénographie et lumière : Franz Loustalot- Environnement sonore : Nicolas Barillot - Régie générale : Pierre Martigne

 

Le site de la compagnie Hors Série: ici!


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L
<br /> <br /> de mettre un coup de pied dans les consensus d’un racisme que sans honte certains nomment<br /> « ordinaire » : un spectacle indispensable, alors ! <br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Tout à fait! Il faut surveiller les programmations car le spectacle tourne beaucoup et mérite vraiment que l'on s'y intéresse!<br /> <br /> <br /> <br />