Une année étrangère

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Léa, dix-sept ans, arrive en Allemagne dans la famille Bergen pour six mois comme jeune fille au pair. Six mois à l’écart de sa famille qui l’étouffe. Un voyage en forme de fuite et une jeune fille qui va, dans le déracinement, l’éloignement et même l’ennui, se découvrir. Léa porte en elle des blessures et vacille un peu dans cette nouvelle vie où elle a dû mal à se situer. Il faut apprivoiser Suzanne, la cadette de la famille Bergen. Il faut comprendre et se faire comprendre. Il faut occuper les longues journées. Il faut trouver sa place, définir son rôle.
Avant tout, l’écriture de Brigitte Giraud est une musique. Je me suis vraiment laissé porter par le rythme lent mais jamais ennuyeux du roman. On sent le ciel bas de l’hiver, le blanc uniforme du paysage, l’atmosphère un peu étrange de la maisonnée et l’étroitesse de la chambre de Léa. Il y a aussi la musique qu'écoute Léa: les cassettes que lui envoie son frère - son lien avec le monde de l'adolescence. C’est très juste dans les impressions que l’on peut ressentir à l’étranger, perdu dans la langue, en sensation de complète incompréhension. Comment soudain ce qu’on a cherché à fuir nous manque. Combien la solitude peut devenir parfois pesante. Un beau huis-clos pour une quête identitaire car finalement dans ce pays étranger, c’est elle-même que Léa est venue chercher.
Une année étrangère de Brigitte Giraud. Editions Stock (2009).

Publié dans Voyages en France

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A
<br /> Toi aussi, tu as été sous le charme de ce récit ! Pas si étonnée...;o)<br /> <br /> <br />
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V
<br /> ;-)<br /> <br /> <br />