L'amour est à la lettre A
Emma, la cinquantaine, est fatiguée des voyages autour de la Terre que lui imposent son métier d’interprète. Alors que le changement de vie lui paraît une évidence, elle hérite d’une vieille tante, une papeterie. Les livres ayant toujours été de précieux compagnons, c’est naturellement qu’Emma ouvre Rêves & Sortilèges, une librairie un peu particulière puisqu'entièrement dédiée aux romans d’amour. A peine cette nouvelle vie commencée, voilà que l’inattendu surgit : Federico, son amour de jeunesse réapparaît après trente ans de silence. Un coup de fil, un dîner, une lettre et une décision : entretenir une correspondance. Emma à Milan et Federico à New-York (où il vit avec femme et enfant) ouvrent chacun une boîte postale dont ils ont seuls le secret. Naît alors un échange régulier nourri de culture, de quotidien et de souvenirs entre les deux anciens amoureux. Avec une rencontre par an, le jour anniversaire de leurs retrouvailles. Ils passent ainsi cinq jours ensemble dans une petite île du Finistère pendant plusieurs années, redécouvrant l’amour.
Je ne sais trop quoi penser de ce livre. Pioché pour le boulot, le titre ne m’inspirait au départ rien de bon. C’est à cause des mots librairie et correspondance que je me suis laissé tenter. Et il est vrai que côté librairie (même si une spécialisée en romans d’amour ne m’aurait peut-être pas vraiment attirée dans la vraie vie), il y a de jolis passages. Les descriptions des vitrines imaginées par Emma sont de petits enchantements ! Côté correspondance, je suis plus mitigée. Celle de la première partie est tellement nourrie de culture et d’architecture qu’elle en oublie souvent d’être personnelle ! Et puis, tout y est un peu trop beau comme le succès de la librairie, chaque nouvelle initiative se révélant un triomphe. Là c’est mon côté pessimiste qui parle… La toute dernière partie du roman donne un coup de pied dans toute cette perfection et franchement, c’est tant mieux. Et pourtant, ce roman-là a su me toucher pour des raisons très personnelles et lorsque cela arrive, c’est toujours troublant, très troublant…
L'amour est à la lettre A de Paola Calvetti (traduit de l'italien par Françoise Brun). Editions Presses de la Cité (2009).