La dernier stade de la soif
Une vie aux relents d’alcool et d’échecs, digne des meilleurs romanciers américains : voilà en résumé Le dernier stade de la soif, « mémoires fictifs » de Frederick Exley. Alcoolique notoire, professeur en lutte avec les règles établies, grand fan des Giants de New-york et surtout admirateur du joueur Franck Gifford, Exley tente de rester à flot. Il se noie pourtant malgré tout régulièrement : dans les verres de bière, de vin ou de whisky et dans la vie tout simplement. Ce qui lui vaut quelques séjours à l’hôpital psychiatrique où les traitements qui lui sont imposés sont parfois violents. Là-bas aussi, il tente de survivre, jouant au patient qui a compris le système. Entre rencontres marquantes (notamment lors de ses séjours à l’hôpital), noyades dans l’alcool et enseignement qui l’amène dans divers coins du pays, Frederick Exley écrit. Il noircit des pages qui deviendront ce fameux Dernier stade de la soif. Œuvre unique, longtemps méconnue en France, qui n’est pas sans rappeler les frasques et le désabusement d’un Bukowski. Une vie que la spirale infernale de l’addiction marque à jamais, une vie sans beaucoup d’amour mais pourtant pas une vie de solitude, si ce n’est celle qu’Exley se crée. Avec Le Dernier Stade de la Soif, on plonge dans la répétition de la déchéance, comme si chaque « succès » n’est là que pour mieux préparer la prochaine chute. Mais c’est aussi un Exley lucide que l’on suit, lucide sur sa vie et sur cette Amérique qu’il a parfois du mal à comprendre.
C’est grâce à la maison Monsieur Toussaint Louverture que Le dernier stade de la soif a droit de citer en France. Et on les en remercie ! D’autant plus que dans cette petite maison, on ne lésine pas non plus côté contenant. L’objet-livre est somptueux par sa qualité : couverture et pages intérieures. Un vrai bonheur de tenir ce livre-là entre les mains !
Le Dernier Stade de la Soif de Frederick Exley (traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Philippe Aronson et Jérôme Schmidt). Ed. Monsieur Toussaint Louverture/ 2011. (1ère édition américaine en 1968).
Une découverte grâce à un partenariat proposé par Bibliofolie. Merci à l'équipe et à l'éditeur pour l'envoi!