Cinéma: Je vais te manquer
Film choral, « Je vais te manquer » donne à voir une tranche de vie de six personnages qui se croisent dans un grand aéroport parisien. De brèves ou longues rencontres pour un bouleversement à venir. Marcel Hanri, écrivain aigri (campé par un excellent Pierre Arditi) et en panne d’inspiration croise la belle Julia (Carole Bouquet merveilleuse) alors qu’elle s’apprête à finir sa vie au Canada. Un adieu choisi par une femme pleinement consciente qui a décidé de ne plus lutter contre la maladie qui la ronge. Malgré sa flopée de copines qui partagent ses échecs sentimentaux et ses cuites, Lila se sent bien seule. Alors avec toute la fougue de sa jeunesse, elle prend le large. Une nouvelle vie au Canada qui lui apportera peut-être aussi le grand amour. Un amour qu’a aussi du mal à trouver Olivier, jeune papa divorcé qui vit au rythme des vacances de son adorable Flore (elle habite au Canada avec sa mère et son beau-père). Et puis il y a Max, un psychanalyste solitaire qui se prépare à retrouver – vive les nouvelles technologies ! – un amour de jeunesse, Fanny dont il a fait battre le cœur il y a bien des années, la veille même de son mariage.
A l’écriture et à la réalisation de ce premier long-métrage, Amanda Sthers, romancière et dramaturge (et pour le côté people, l’ex-Madame Bruel). Pas de hasard donc qu’un de ses personnages soit un romancier et que le milieu de l’édition soit un peu égratigné (gentiment). La plume d’Amanda Sthers offre aussi quelques jolis dialogues, notamment entre Pierre Arditi et Carole Bouquet – une brève rencontre vraiment touchante. Pas forcément de grandes surprises dans ce film qui oscille entre rire et gravité mais de jolies notes sensibles comme les angoisses d’amoureux de Fanny et Max ou les réconciliations entre rires et larmes des filles de Julia. Si les parties de pure comédie apportent leurs lots de sourires, elles marchent néanmoins moins bien que les parties dramatiques : trop caricaturales, trop tirées par les cheveux. Un premier film qui pêche un peu par excès – en voulant peut-être aborder trop de thèmes – mais reste un joli moment de détente. Une réalisatrice à suivre donc, encore plus si elle choisit résolument le drame.
Je vais te manquer d’Amanda Sthers (2009) avec Carole Bouquet, Pierre Arditi, Anne Marivin, Patrick Mille, Monique Chaumette, Michael Lonsdale, Cécile Cassel, Mélanie Thierry…