Des vents contraires
C’est à la ville de son enfance, Saint-Malo, que Paul Anderen a décidé de confier sa vie et celle de ses enfants. Parce que depuis des semaines, des mois, plus d’une année, il ne sait plus comment inventer le quotidien. Depuis le jour où sa femme, Sarah, est partie. Il essaie de combler les failles – les siennes qu’il noie dans l’alcool et celles de Clément et Manon, en manque de mère. L’écrivain scénariste en cale sèche va chercher dans sa Bretagne natale, sinon une nouvelle vie, au moins un peu d’air pour que ses enfants respirent à nouveau. Mais la tentative de reconstruction est difficile entre la fulgurance des souvenirs, l’absence pesante, inexplicable, incompréhensible, les doutes et les questionnements incessants. Malgré les quelques rencontres qui illuminent par instant cette vie en recherche de souffle, Paul peine à tenir debout.
Des vents contraires est balayé par les brises marines et les pluies bretonnes. On y frissonne parfois devant l’amour inconditionnel de Paul pour ses enfants, on se noie dans ses manques, on remonte à la surface le souffle coupé par la langue d’Olivier Adam, par la douleur de son personnage aussi. Un roman à fleur de peau, lumineux qui vogue entre tristesse insondable et amour désespéré.
Un vrai coup de cœur pour moi. Je suis, il est vrai, une véritable fan d’Olivier Adam même si je ne trouve pas toujours la même force, la même âme à tous ses livres. Mais cet homme-là a le don de me toucher, de me vriller le cœur au détour d’une phrase, de m’éblouir parfois. Et cette fois encore plus que d’habitude. Peut-être aussi parce que j’étais une petite chose particulièrement sensible à ce moment-là, en équilibre précaire, prête à tomber. Des vents contraires m’a marquée tout comme, à l’époque, Passer l’hiver, le recueil de nouvelles avec lequel j’ai découvert Olivier Adam. Et comme je n’arrivais pas à me résoudre à quitter tout de suite M. Adam, j’ai lu quelques jours après Des vents contraires, un roman jeunesse : On ira voir la mer. J’ai trouvé un troublant écho entre ces deux livres, comme si l’un et l’autre racontaient chacun à leur façon la même histoire. Promis, je fais un billet bientôt sur On ira voir la mer ;-)
Des vents contraires d’Olivier Adam. Editions de l’Olivier (2009).
Beaucoup d'entre vous l'ont lu... désolée de ne pouvoir mettre ici tous vos liens. Pour commencer les avis de Cuné, de Clarabel, d'Amanda...