Ni d'Eve ni d'Adam
Lors de son séjour au Japon pour raisons professionnelles (ladite expérience ayant été narrée dans le truculent Stupeurs et tremblement), Amélie a eu une histoire d’amour avec un curieux Tokyoïte. Rinri, le jeune homme à qui elle donne des cours de français, s’éprend rapidement de la future romancière. Ensemble, ils vivront une relation marquée par les malentendus et les différences culturelles.
Cela fait déjà quelques années que je ne lis plus Amélie Nothomb. Si j’ai beaucoup aimé ses premiers écrits et éclaté de rire à ses désastreuses mésaventures professionnelles au Pays du Soleil Levant, l’excentrique belge avait fini par me laisser. Déçue par plusieurs de ses romans trop répétitifs et dont la langue ne me surprenait plus, j’avais tiré un trait sur sa production annuelle, réglée comme un métronome. Cette année, quelques bons échos – même de la part de ceux qui ne portait plus depuis fort longtemps Amélie Nothomb aux nues – m’ont intriguée et comme je l’avais emprunté pour le boulot, je m’y suis mise. Au début, ce fut plutôt une bonne surprise. Effectivement, ce dernier opus est dans la veine de Stupeurs et tremblement. La rencontre entre Rinri et Amélie, leur amour naissant, les incompréhensions liées au fossé culturel offrent de bons passages. Mon enthousiasme me surprenait même. Pourtant, il s’est finalement étiolé sans que je sache véritablement pourquoi. Ni d’Eve ni d’Adam est sans conteste meilleur que les écrits de ces dernières années mais je crois que pour moi, c’est définitivement mon dernier Nothomb. Je n’ai plus l’âge ! Ma gourmandise de lectrice a besoin d’autre chose pour être comblée, plus de profondeur peut-être. Et puis son style ne me touche pas, plus en tout cas. Alors en un mot un seul, Amélie je te dis « Adieu ! ».
Ni d’Eve ni d’Adam d’Amélie Nothomb. Editions Albin Michel.
crédit photo: Albin Michel & Amazon