Les larmes de l'assassin
Au bout du monde, à l’extrême sud du Chili, Paolo vit éloigné de tout avec ses parents. Les rares voyageurs de passage sont leur seul lien avec le monde extérieur. Un jour arrive Angel Alegria, un gangster, un tueur. Il assassine sans état d’âme les parents de Paolo et épargne le jeune garçon car « il n’a jamais tué d’enfant ». Angel s’installe à la ferme et commence pour les deux hommes une nouvelle vie. La froideur et la crainte laissent peu à peu place à une relation particulière entre l’homme et l’enfant, où chacun protège l’autre à sa manière.
Thierry Murat adopte, pour adapter le roman d’Anne-Laure Bondoux, une construction à base de grandes cases et un regard très photographique, donnant à cet album des airs de western. Il prend le temps de poser les paysages qui disent la rudesse du climat et l’âpreté de la vie dans cet extrême bout du monde. Peu de mots entre Paolo et Angel, pas d’effusions, les sentiments qui affleurent se jugent aux petits gestes. On balance entre malaise – comment vivre avec l’assassin de ses parents ? – et tendresse pour ces deux personnages qui réussissent à faire naître de la mort et du sang un véritable attachement, un lien indéfectible qu’aucun d’eux n’avait prévu.
Et une fois l’album refermé, on n’a qu’une envie : aller découvrir le roman original d’Anne-Laure Bondoux pour continuer à cheminer auprès de ces deux taiseux au cœur tendre.
Les larmes de l’assassin de Thierry Murat (librement adapté du roman de Anne-Laure Bondoux). Editions Futuropolis/ 2011.
C'est mercredi, c'est BD et c'est chez Mango!
Et j'ai décidé de passer en "vitesse moyenne" au challenge PAL Sèches de Mo