Les heures souterraines

Thibault est médecin aux Urgences Médicales de Paris. Toute la journée, il sillonne des quartiers de Paris et croise les petites et grandes détresses de l’existence. Aujourd’hui, il a rompu avec Lila. Il a besoin d’amour, elle ne sait pas lui en donner. Et c’est en proie à une solitude proche du vertige qu’il fait sa tournée, écrasé par la ville, « cette supersposition de mouvements. Ce territoire infini d’intersections, où l’on ne rencontre pas. »
A travers Mathilde et Thibault, Delphine de Vigan déroule le fil de la solitude. Celle des humains perdus dans les grandes mégalopoles, celles des travailleurs avalés par un système, celles d’une femme et d’un homme qui voudraient laisser « toute leur vie fatiguée » derrière eux et se reposer sur l’épaule de quelqu’un qui « connaîtrait le vertige, la peur et la joie ». On en vient à espérer une rencontre, un effleurement, une bousculade de ces deux solitudes. Mais Delphine de Vigan ne fait pas dans la bluette, offrant au lecteur une réalité terrible et sans concession. Delphine de Vigan a su éviter l'écueil du récit trop long qui aurait été inutile ici et aurait enlisé le sujet. Une lecture agréable et justement dosée.
Les heures souterraines de Delphine de Vigan. Editions Jean-Claude Lattès (2009).