La théorie du panda
A peine arrivé dans une petite ville de Bretagne, Gabriel lie rapidement des liens étroits avec certains habitants. Il y a Madeleine, la jolie réceptionniste de l’hôtel qui tombe rapidement sous le charme de cet homme mystérieux venu d’on ne sait où. Il y a José, le patron du Faro, un bar où se retrouvent les solitudes. Un José un peu perdu depuis que sa femme est entrée à l’hôpital. Il y a aussi Marco et Rita, deux junkies à l’amour vache. Gabriel semble n’appartenir à rien ni à personne mais il sait partager ses talents de cordon bleu et son temps avec ce petit monde. Est-il en train de se reconstituer une famille, aussi bancale soit-elle ? Cherche-t-il à échapper au passé torturé que l’on découvre au fil des pages, à l’horreur dont il n’arrive à se départir, aux images qui reviennent le hanter ?
« Fuir le bonheur de peur qu’il se sauve… » Cette parole de Serge Gainsbourg en exergue du roman prend tout son sens une fois le livre refermé. Car il est terrible ce petit livre-là ! On est ressort encore sous le choc d’une fin brutale et noire, d’un geste que l’on n’a pas vu venir tant on voulait croire à ce bonheur fragile en construction. Il y a dans les livres de Pascal Garnier un je-ne-sais-quoi qui me plaît à chaque fois. Cela tient sans doute à la force de son écriture qui sait m’interpeller. En peu de mots, il campe ses personnages, une ambiance et vous embarque. Il ne me reste plus qu’à dénicher ce que je n’ai pas encore lu car monsieur Garnier a eu la bien mauvaise idée, il y a peu, de tirer sa révérence. Et j’avoue, ça m’a fait quelque chose car j’aimais à le retrouver régulièrement sous les couvertures de chez Zulma.
La théorie du panda de Pascal Garnier. Editions Zulma/ 2008.