La peau

Publié le

malaparte-lapeauMalaparte, accompagné des "grands" libérateurs américains, promène un regard terriblement lucide sur l’Italie du frais après-guerre. De Naples à Rome, il dénonce les ravages d'une guerre et d’un peuple qui, après la soumission, a connu la Libération mais aussi et surtout la pauvreté et la faim et toutes les horreurs qu’elles peuvent traîner dans leur sillage.

Lu dans le cadre du challenge organisé par Marie. L, j’avoue avoir du mal à parler de ce livre-là, véritable brûlot. Parce que ce n’est pas évident de le résumer, parce que les émotions que provoque la lecture sont complexes et finalement, je m’en rends compte, difficilement exprimables. On y trouve des scènes terribles, des métaphores flamboyantes, il y a de la beauté et de l’horreur et beaucoup de beauté dans l’horreur elle-même. Il y a la vieille Europe malade face à la saine Amérique, les vaincus face aux « vainqueurs ». Malaparte est un érudit, sensible à l’art et cet amour de l’art, notamment de la peinture transpire tout au long du récit. Sans jamais être pesante, cette omniprésence de l’art donne un relief particulier aux « horreurs » du quotidien, à ces petits arrangements avec les consciences qu’engendre la faim, aux ignominies devenues la norme d’un peuple libéré certes, mais à jamais vaincu. La peau évoque cette période dont on parle finalement peu, - même dans les livres d’histoire - de la sortie de la guerre. Dans les films, on crie « Vive la liberté ! » et les filles embrassent les soldats au son des flonflons. Dans la réalité, les pays et les hommes sont ravagés et la guerre laisse encore longtemps des traces.

Finalement mon post est plus long que ce que j’avais imaginé et pourtant, je le trouve bien incomplet. Mais on rencontre des livres parfois sur lesquels il est bien difficile de faire de la prose, même si on les a aimés - peut-être parce qu'on les a aimés d'ailleurs !

La peau de Curzio Malaparte (traduit de l’italien par René Novella). Editions Gallimard, coll. Folio

Année de parution : 1949


Un bon billet par Cécile de Quoi de 9, grande admiratrice de Malaparte et des extraits de La peau.

 

defi_classique.jpg

Publié dans Voyages à l'étranger

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
<br /> Merci de ton billet sur cet auteur que je ne connaissais pas avant de lire Le compagnon de voyage je trouve un intérêt historique à tous ses écrits et je lirai ien La Peau Je te laisse un lien vers<br /> mon billet si cela t'interesse Merci de tes commentaires lorsque tu me rendras visite<br /> http://pragmatisme.over-blog.fr/article-le-compagnon-de-voyage-curzio-malaparte-47364781.html<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> Merci ! Ce sera avec plaisir Véro :)<br /> Je t'appelle quand je serai sur Saint-Denis (si tu n'as pas changé de numéro).<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> De boulot oui mais de numéro non!<br /> <br /> <br />
N
<br /> Terrible ! J'en ai lu des extraits que tu as mis en lien. Une lecture éprouvante mais qui déjà me donne envie !<br /> (Au fait plein de belles et bonnes choses pour 2010 et ta nouvelle vie !)<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> N'est-ce pas! Je peux te le prêter si tu veux, ce sera un plaisir. Et quand tu passes sur Saint-Denis, n'hésite pas à m'appeler (suis un peu plus dispo). Je te fais<br /> coucou dès que je vais dans le sud.<br /> Sinon félicitations pour ta jolie carte de voeux pour le CG. ;-)<br /> <br /> <br />
M
<br /> Eh bien... J'aime quand un livre interpelle, bouleverse, interroge au point qu'on en perde nos mots! Ce que tu en dis me donne bien envie de découvrir ce livre et son auteur, par la même<br /> occasion... :)<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> C'est encore une fois une belle découverte grâce à ton challenge! Une lecture dans laquelle il faut entrer, pas forcément facile au départ mais vraiment c'est d'une<br /> force incroyable. J'ai déjà noté dans ma LAL son précédent livre, Kaputt, qui évoque aussi la guerre mais cette fois avec les Allemands comme personnages.<br /> <br /> <br />