Entre mes mains

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vigier-entremesmainsLa découverte de l’amour physique. Une nouvelle vie à deux. Un mariage. Une grossesse. Un accouchement. Un enfant. La narratrice, dont la vie a basculé – on le sait dès le prologue – évoque avec détachement les événements qui font une vie et qui ont aussi, irrémédiablement, amené à une fin tragique. Brillante mathématicienne, elle découvre la sexualité  et l'amour auprès de Sylvain, un violoniste obsédé par Bartok. De l’installation à deux dans un appartement pas bien grand à la vie de couple, finalement presque conventionnelle, l’héroïne semble pourtant tout vivre comme absente de sa propre histoire. La seule chose qui la raccroche à l’humanité, c’est la relation à sa sœur, différente, tant aimée et si nécessaire à sa vie. Lentement l’espace confiné de l’appartement semble l’enserrer, la grignoter. Seuls les chiffres offrent un monde où elle se sent à sa place. Mais la maternité l’éloigne de son bureau, des responsabilités, de ses collègues et l’enferme un peu plus. Et puis il faut apprendre, entre ces quatre murs, à composer avec ce nouveau petit être.

Récit original sur la difficulté d’être au monde, Entre mes mains interroge aussi en filigrane sur la maternité : comment être mère lorsque l’on a soi-même tant de mal à trouver sa place ? Comment devenir actrice de sa vie lorsqu’on n’en a toujours été qu’une spectatrice passive ? Un roman court et fort, la dissection quasi-clinique d’un drame annoncé. Terrible.

 

 

Entre mes mains d'Anne-Constance Vigier. Editions Joëlle Losfeld/ 2007.

 

 

Merci à Laure ! Son avis ici.

Publié dans Voyages en France

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