Adieu Gloria
Lorsque la jeune narratrice est embauchée comme comptable dans un cercle de jeu, elle s’applique à faire ce qu’on lui demande, même à falsifier un peu la comptabilité. Dans ce milieu, l’essentiel est de ne pas se faire prendre. Lorsqu’elle rencontre Gloria Stenton, la jeune héroïne est fascinée par cette femme à la réputation sulfureuse qui s’est fait un nom craint dans le milieu. Rapidement Gloria repère le potentiel et l’ambition de la jeune femme dont elle fait sa protégée. Et voilà notre héroïne embarquée dans le milieu du jeu, des paris, du blanchiment d’argent et des petits arrangements financiers avec les flics. Mais la demoiselle s’amourache d’un certain Vic, un looser criblé de dettes qui lui propose de trahir sa patronne pour régler ses dettes. Les ennuis ne sont pas loin, la jeune protagoniste le sait mais elle tente le tout pour le tout. Un choix risqué où il y a forcément des perdants et où il ne peut rester qu’un seul vainqueur. Une lutte sourde et sans retour s’engage alors entre maître et élève…
Dans ce roman de Megan Abbott, ce n’est pas tant l’intrigue, finalement assez simple, qui importe mais le rapport de force entre Gloria et sa protégée. Un roman ultra-noir et psychologique autour des rapports de domination, du besoin d’ascension sociale, de l’argent roi, de la manipulation. La relation des deux femmes se partage entre admiration et répulsion. On plonge véritablement au cœur de cette manipulation perverse et dans le milieu des paris et des escroqueries, en chaussant les talons aiguilles et les tailleurs chics de ces deux maîtresses femmes. Efficace !
Adieu Gloria (traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard) de Megan Abbott. Editions du Masque/ 2011.
Titre original : Queepin. 1ère édition en 2007 (en VO).
Merci à BOB et aux éditions du Masque pour la découverte !