La femme de Gilles
Elisa vit en épouse heureuse auprès de Gilles. Un mari ouvrier et une femme au foyer, ça ne donne pas de grands moyens financiers mais il y a tant d’amour entre ces deux-là que tout le reste a bien peu d’importance. Elisa, c’est avant tout la femme de Gilles, cet homme dont l’arrivée procure encore des langueurs à sa femme même après des années de mariage. Ses enfants, Elisa, les voit comme le prolongement de son amour pour son mari. Lorsque l’épouse comprend que Gilles pense, voit, aime une autre femme, c’est son monde qui s’écroule. Mais elle est bien décidée à faire face, coûte que coûte, pour que Gilles lui revienne.
Court roman centré autour du personnage d’Elisa, La femme de Gilles explore l’amour passionnel d’une femme : les jours heureux, les petits gestes qui confortent le sentiment, l’éloignement discret mais présent, l’absence physique et morale, la découverte de la trahison avec son lot de douleurs presque physiques, les larmes et l’abnégation. Et puis la lutte larvée, les si petites victoires, les humiliations, les tortures imposées, le sacrifice finalement vain. Malgré l’universalité du thème, le style un peu daté m’a tenu parfois à distance de l’histoire et de ce portrait de femme. Toute la force de ce roman réside dans la palette de sentiments évoqués, dans l’intimité que crée Madeleine Bourdouxhe avec le personnage, dans la folie de l’amour auquel on assiste en lecteur impassible.
La femme de Gilles de Madeleine Bourdouxhe. Editions Actes Sud/ sept.2004 (1ère parution en 1985 chez Labor Bruxelles)
